Mécanismes physiopathologiques
Les mécanismes physiopathologiques du syndrome de la bandelette iliotibiale ont évolué ces dernières années. Historiquement, la douleur était attribuée à un frottement excessif de la bandelette contre le condyle fémoral latéral lors de la flexion-extension du genou. Cependant, des études récentes suggèrent que le problème ne serait pas dû au frottement, mais plutôt à une compression sous-jacente.
Selon cette nouvelle théorie, lorsqu’on approche une flexion du genou d’environ 30 degrés, la bandelette iliotibiale subit une tension accrue qui compresse les structures sous-jacentes, notamment une poche de tissu conjonctif riche en terminaisons nerveuses et vascularisées située entre la bandelette et le condyle. Ce phénomène de compression serait à l’origine de la douleur plutôt qu’un frottement mécanique. Les études histopathologiques montrent en effet une inflammation du tissu graisseux et des bourses sous la bandelette plutôt qu’une irritation liée à un mouvement de frottement.
Évolution de la prise en charge
Ces avancées ont des implications importantes pour la prise en charge du syndrome. Au lieu de cibler exclusivement la prévention du frottement, les approches actuelles visent à réduire la tension et la compression sur la bandelette ilio-tibiale. Cela inclut des techniques comme le renforcement musculaire, notamment des muscles fessiers pour améliorer le contrôle du bassin, des exercices d’étirement plus ciblés, et la correction de la biomécanique pour éviter les facteurs qui exacerbent cette compression (comme l’hyperpronation ou les déséquilibres fonctionnels). Des techniques plus avancées, comme la thérapie manuelle et la dry needling (aiguilletage à sec), visent aussi à réduire la tension musculaire et l’inflammation.
Ces nouvelles données permettent une prise en charge plus ciblée et ouvrent des perspectives de recherche sur des traitements plus spécifiques au syndrome, en s’éloignant de l’idée de frottement et en adoptant une vision plus précise des mécanismes de compression et d’inflammation sous-jacents.